Etape 57 - Hué - Au coeur de la cité inpériale
Dimanche 28 janvier 2018. Après cette bonne petite matinée de visite des tombeaux impériaux***, petite pause déjeuner, à deux pas de la cité interdite. Déjeuner inclus dans l'excursion. Donc, autant en profiter pour découvir la cuisine locale. Tout simplement délicieux !

Après quoi, nous entamons un long après-midi de visite de la cité impériale***. Honnêtement, les plus beaux vestiges historiques du Vietnam. Tout commence donc ici, devant cette porte du Midi, percée de cinq portes, qui demeure l'entrée principale de la cité impériale. La porte centrale, couverte de tuiles jaunes, était réservée à l'empereur et à sa famille (eh oui, ici aussi, on ne mélange pas les genres !).

Les portes adjacentes étaient réservées aux mandarins, et les latérales aux guerriers. Tout était bien codifié. Au-dessus de la porte en elle-même s'étale le pavillon des Cinq Phénix. La cloche et le tambour datent de 1822. C'est depuis ce pavillon que les mandarins observaient les parades militaires. Et c'est devant cette même porte que le dernier empereur du Vietnam, Bao Daï, remit le pouvoir au Vietminh, en août 1945. Autant donc se faire photographier ici même !

Allez, tournons le dos au présent et plongeons-nous un peu dans le passé glorieux de cette cité impériale de Hué qui demeure le seul exemple d'une ville impériale du Vietnam demeurant encore aujourd'hui. Elle fut construite là, de 1804 à 1833, sous la conduite de Gia Long, le fondateur de la dynastie des Nguyen, et s'inspire très largement de l'architecture des palais impériaux chinois. Jusqu'à 80.000 habitants de la région participèrent à son édification.

La ville possède en fait trois enceintes concentriques bâties autour d'un même axe sud-nord. On trouve d'abord la ville impériale, puis la cité royale, puis la cité pourpre interdite. Les murs de la première enceinte, bien visibles depuis l'entrée (100.000 dongs), peuvent atteindre parfois 20 mètres de large : remblai de terre, deux couches de briques, percé d'une dizaine de portes. Comme on le voit ici, un canal, entourait la muraille, allant jusqu'à épouser la forme convexe des rives de la rivière aux Parfums. A l'intérieur, une deuxième rangée de douve entourait la cité royale.

La cité impériale comprenait une cinquantaine de bâtiments, organisées par quartiers, et selon leurs fonctions : cérémonielle, religieuse ou résidentielle. Outre la famille et les princes, elle abritait également quelque 100 concubines impériales bien cachées de la vue des sujets ordinaires, à l'intérieur de la cité interdite.

Pour pénétrer dans la cité impériale, il faut d'abord passer l'imposant bastion construit par Gia Long en 1809, appelé "Cavalier du Roi"***. Le drapeau vietcong y fut issé en 1968 lors de l'offensive du Têt. Il y flotte toujours depuis. De part et d'autre de la porte, d'imposants canons de bronze, pesant chacun 10 tonnes, symbolisent les cinq éléments et les quatre saisons. Sur l'esplanade proprement dite, devant la porte du Midi, se déroulaient les parades militaires.

Derrière la porte du Midi***, un pont traversant deux grands bassins amène à l'esplanade des Grands Saluts, puis au palais du trône**, construit en 1805, rénové en 1833 et 1923, qui se distingue par sa grande salle aux 80 colonnes en bois décoré avec pour seul motif des dragons dans les nuages.

A deux pas de là, on reste inlerloqué par l'exceptionnelle beauté de la Porte de la Vertu***, qui était autrefois réservée aux seules femmes, et symbolisée par des phénix.


Quant au temple du trône**, de tous les grands palais, il fut le seul épargné par les bombardements américains qui suivirent la prise de la ville par le Vietcong, en 1968. Son toit en tuiles vernissées est de toute beauté.




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